Rhéologie du manteau terrestre
supérieur
Projet financé par l'ANR MANTLE
RHEOLOGY
Partenaires: O. Castelnau (PIMM), P. Cordier (UMET), R.A. Lebensohn
(LANL), S. Merkel (UMET), P. Raterron (UMET), W. Crichton (ESRF)
La tectonique des plaques génère des risques majeurs pour
les sociétés humaines (séismes, éruptions volcaniques, tsunamis, etc.)
Elle est largement tributaire de la rhéologie du manteau supérieur
terrestre (Figure 1). Le manteau supérieur se situe dans les 410
premiers kilomètres. Les agrégats
polycristallins rocheux qui le compose comprenent de l'olivine
(60 % du volume)
mélangé avec des pyroxènes (30
%) et d'autres phases mineures telles que les grenats, et
éventuellement des phases liquides.
Figure 1: Coupe
de la terre (image par Colin Rose)
Le comportement complexe de ce matériau provient de la forte
anisotropie viscoplastique à l'échelle cristalline. De sorte que
l'accommodation des déformations plastiques nécessite vraisemblablement
l'activation simultanée de plusieurs mécanismes de déformation
(glissement des dislocations, montée des dislocations, fluage
diffusion ...). Malgré des décennies de travaux expérimentaux, la
rhéologie du manteau n'est pas bien comprise, pour plusieurs
raisons:
- jusqu'à présent, les expériences de déformation ne
pouvaientt pas atteindre la pression (~ 14 GPa) et de la température (~
1500K) du manteau;
- l'immense influence de la pression sur la mobilité des
dislocations nécéssite des extrapolations;
- l'extrême faible vitesse de déformation in situ (~ 10-15
s-1) nécessite une approche multi-échelle couplant plusieurs
techniques de simulations;
- la forte anisotropie locale impose l'utilisation de modèles
d'homogénéisation précises, qui n'ont presque jamais été appliqué dans
le contexte de minéraux de la Terre profonde.
L'objectif de l'ANR "Mantle Rheology" est de réaliser une modélisation
précise de la plasticité du manteau supérieur. L'approche multi-échelle
du projet regroupe des données expérimentales sous hautes pressions
obtenues sous rayonnement synchrotron et des données provenant de
simulation atomiques (calcul ab
initio) afin d'enrichir les modèles
micromécaniques. Le modèle résultant permettra pour la première
fois
l'enrichissement des modèles géodynamique pour l'interprétation des
données sismiques à partir de la nature même des minéraux constitutifs
du manteau. En outre, il permettra d'obtenir les textures
cristallographiques en simulant les écoulements plastiques dans une
cellule de convection (Figure 2).
Figure 2:
Cellules de convection dans le manteau terrestre
Le modèle micromécanique utilisé pour le polycristal est basé sur des
méthodes d'homogénéisation en champ
moyen (modèle d'auto-cohérente
associé à la procédure de
linéarisation du "second ordre" de Ponte Castañeda).
Cette technique d'homogénéisation est très performante pour le
comportement très anisotropes des minéraux. La figure 3 illustre
l'efficacité de l'approche, en effet le comportement effectif d'un
polycrystal d'olivine obtenu à partir de simulations plein champs par
des méthodes de transformés de Fourier rapide (FFT) est parfaitement
reproduit.
Figure 3 A droite:
Champ de contrainte calculé par FFT dans un polycrystal d'olivine
A gauche: Comparaison
des caclus plein champs (FFT) avec différentes méthodes
d'homogénéisations (SO: linéarisation du second ordre; AFF:
linéarisation affine; TGT: linéarisation tangente) pour différentes
valeurs du paramètre d'anisotropie plastique M.
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